Publication de ‘Mi Vida – Mon Combat’ de Soiyarta Attoumani

MI VIDA est l’histoire d’une petite fille, Soiyarta qui a grandi sur l’île d’Anjouan au cœur de l’archipel des Comores. Une enfance heureuse dans son village, entourée de toute sa famille et une vie rythmée par des traditions et rites ancestraux. Scolarisée jusqu’en CP2, sa vie et celle de sa famille sont brutalement bouleversées par une maladie qui la conduit à Mayotte pour y être suivie médicalement. Soiyarta, toujours souriante grâce à la force de son enfance et au soutien de ses parents, entame alors son plus grand combat.  Avancer, se battre pour vivre comme une jeune fille de son âge. Aujourd’hui c’est en chaise roulante qu’elle sillonne l’île de Mayotte avec son papa. Par son récit d’une force contagieuse, elle nous pousse à réfléchir sur les maux de nos vies.

Publié en 2022 dans le cadre du projet Migration Positive par l’Observatoire de la Migration de Mineurs du laboratoire Migrinter (UMR 7301- CNRS- Université de Poitiers) avec le soutien financier du programme CPER INSECT piloté par la MSHS de Poitiers, Mi Vida- Mon Combat est le première livre de l’auteure comorienne, Soiyarta Attoumani.

Mi Vida est disponible en téléchargement sur le lien suivant : http://o-m-m.org/wp-content/uploads/2022/12/Mi-vida-version-impression-def.pdf

Une vidéo de présentation du parcours de Soiyarta et de son livre est disponible sur notre chaïne Youtube Migration Positive : https://youtu.be/5dNDK_Mc7oc

Livres publiés “Ces récits qui viennent”

Livres publiés “Ces récits qui viennent”

Nº 1 – « CHEZ MOI OU PRESQUE » de STEPHEN NGATCHEU

« Après vingt-deux heures d’une navigation abominable, le zodiac, en surcharge, chavire : ainsi quarante personnes vont perdre la vie dans les vagues. Mes derniers souvenirs d’eux seront leurs cris de détresse, la peur sur leurs visages puis les corps qui flottaient sur l’eau. Il est trois heures du matin, nous ne sommes plus que douze, de toutes nationalités et de religions confondues, livrés à nous-mêmes. Aucune embarcation à l’horizon. Il reste quatre femmes, trois enfants et cinq hommes jeunes. »

Stephen Ngatcheu a écrit une sorte d’épopée maigre pour dire la mer, la nuit, les forêts. Il ne raconte pas pour informer, pour communiquer ou pour convaincre, il n’écrit pas pour répondre à des questions ni pour répondre de sa vulnérabilité. Il transmet et il créé. Il écrit comme on écrit, pour vivre plus grand. Odes à la terre d’Afrique, récits d’épreuves initiatiques. Déceptions d’après. Exaltation du trajet, de la vie qui va, de la littérature.

L’auteur

Né au Cameroun, Stephen Ngatcheu a fait un long voyage avant de s’installer à Chambéry où il suit un apprentissage, excelle au rugby, et où il écrit des textes littéraires et poétiques. Chez moi ou presque… est son premier récit, il y propose une recréation de son parcours d’exil, des réflexions sur ses pays, celui qu’il a quitté et celui dans lequel il est arrivé.

Disponible sur http://www.dacres.fr/livre_chez_moi_ou_presque.html 

Nº 2 – « UN SUR MILLE » de MOUHAMED SANOUSSY FADIGA

On   voulait   tous   devenir   footballeur   professionnel.   […]  Alex « Ronaldinho », Omar « Araba » (fais-le ! en soussou), Omar Savane « Taribo », Mamadi « Snake », Mamadi « Zidane », Kolo « Yinnè » (esprit surnaturel en soussou), Lincoln « Yali-Yali », Omar « Kluivert », Solo « Sinto », Laso « Sola », Tonio « Toni », et Momo « Sétaré » (pauvre en soussou), ceux-là ils sont morts…

D’autres sont aujourd’hui en route vers la mer pour traverser et rejoindre l’Europe.

L’auteur raconte son parcours extraordinaire, de sa vie de « préféré » en Guinée au Sénégal, de fêtes en entraînements, de deuils en aventures amoureuses, de Dakar à Marseille, de Marseille au plateau Matheysin, en Isère. Il mêle à sa narration, jamais complaisante, ses réflexions sur ce monde où violences et solidarités s’entremêlent, qu’il observe en luttant pour le traverser, et l’habiter.

L’auteur

Né en 1998 en Guinée Conackry, Mouhamed  Sanoussy  Fadiga, aussi connu sous le surnom de Bassékou, descend de l’avion à Marignane le jour de ses dix-huit ans. Personne ne l’attend, mais il est là pour devenir footballeur en Europe. Un sur Mille, qui retrace son parcours, constitue sa première expérience littéraire.

Disponible sur http://www.dacres.fr/livre_un_sur_mille.html


Nº 3 – “SUR LE CHEMIN DE SES RÊVES” de BABA FOTSO TOUKAM JUNIOR, accompagné de CLAIRE CLOUET

Avec cinq amis de ma classe, nous avons décidé de former une famille. Chacun avait choisi son propre nom, que nous seuls connaissions et aimions. Tchakarias, parce que ses jambes étaient très longues. Tchoubam, qui en réalité s’appelle Tchouba mais il suffisait d’augmenter un « m » pour que cela signifie « viande » en bamiléké, une des langues du Cameroun. Woloso beau regard, parce qu’il avait de très longues oreilles mais qu’il était mignon malgré tout. (…) Tchougangalan, qui en réalité était Tchougan mais augmenté de « galan », parce que son nom faisait le bruit du couvercle d’une marmite qui tombe : gan galan galan galan galan… Faites cette expérience chez vous : jetez un couvercle au sol et écoutez le bruit, gan galan galan galan… »
En nous racontant avec ses mots et ses dictons son expérience de vie, le livre de Baba Fotso Toukam Junior, accompagné par Claire Clouet, nous offre un portrait d’une enfance en Afrique entre insouciance et besoin de survie, un départ non programmé vers l’inconnu de l’exil et les nombreuses épreuves d’un parcours migratoire où l’auteur met à son profit ses ressources et son intuition pour arriver au bout du chemin de ses rêves.

 L’auteur

Né en 1997 à Douala au Cameroun, Baba Fotso Toukam Junior, aussi connu sous le nom de Luciano Tanger 997, a voyagé jusqu’en Espagne. Il réside désormais à Saint-Sébastien (Donosti), au Pays basque. Il a trouvé refuge auprès de la reine mère Txantxarreka qui lui a offert de monter sur scène pour la première fois. Sur le chemin de ses rêves est son premier récit. Il retrace son aventure du Cameroun jusqu’en Europe.

 
Nº 4- “LES HÉROS DU QUOTIDIEN” de DENIS MVOGO

 

Passager de l’automobile, j’admirais le paysage désertique à travers les vitres sales, éclaboussées, de la vieille voiture. Bandes de poussières collées et asséchées, si sales que je doutais que même des années auparavant, la pluie les ait effleurées. Des huttes en pailles plantées çà et là le long des sentiers sablés, jalonnés d’arbustes presque moribonds sous la canicule saharienne. Il faisait une chaleur à vous brûler les cheveux, le ciel d’un bleu limpide projetait de son éclat les rayons lumineux du soleil brûlant de l’après-midi, nous étions en pleine traversée du territoire des Touaregs.

Les Héros du quotidien de Dennis Kamerun est un texte écrit après une aventure, après un voyage interdit, c’est un texte de témoin, c’est le texte témoin d’un monde, celui des espaces qu’on franchit alors qu’ils sont infranchissables. C’est un texte halluciné et fabuleux, un texte rescapé.

L’auteur

Né en 1982 à Zébédé au Cameroun, Denis Mvogo, alias Dennis Kamerun, quitte le village qui l’a vu naître à seulement huit ans. À dix ans, il devient pour la première fois locataire alors qu’il fait ses premiers pas au collège. Très tôt il prend goût à l’aventure et sillonne, pendant qu’il est encore élève, plusieurs régions du Cameroun. Il est issu d’une lignée de griots, passionné de Kãmssi, musique griotique du pays Eton dans la région du centre. Il est l’héritier de cette musique ancestrale, après le décès de son mentor et jeune oncle homonyme. Après les échauffourées qui aboutirent à la grande déportation de Melilla en 2005, sa passion pour l’aventure s’intensifie. Il quitte son pays en janvier 2007 et se lance dans une aventure qui le mène tour à tour en Afrique de l’Ouest, au Maghreb et dans l’enclave espagnole de Melilla. C’est à Abidjan, où il est toujours, qu’il créera l’ONG Across the world, avec pour objet la sensibilisation des jeunes sur les risques et les enjeux de la migration.

 Disponible sur http://www.dacres.fr/livre_les_heros_du_quotidien.html

Collection “Ces récits qui viennent”

Collection ces récits qui viennent (2020-2022) en collaboration avec Dacres éditions 

Dirigée par Stéphane BIKIALO, Marie COSNAY et Daniel SENOVILLA HERNANDEZ 

Affiliée à « Littératures de Dacres », la collection « Ces récits qui viennent », se propose d’accueillir des récits autour du processus des migrations. Les acteurs et actrices des migrations auront eux-mêmes la parole. Il s’agira de prendre acte que ces récits peuvent apporter quelque chose de nouveau à la littérature et que la littérature peut apporter à ses auteurs une forme d’expression et de partage non conditionnée par les multiples enjeux de la vie en exil.

D’un point de vue scientifique, l’implication du laboratoire Migrinter, spécialisé dans l’étude des migrations internationales, dans la production et promotion d’une collection littéraire s’inscrit dans le cadre d’une réflexion méthodologique de longue date.  Ayant progressivement pris conscience des limites que présente l’utilisation des outils d’enquête en sciences sociales plus répandues auprès des populations migrantes, nous avons aussi constaté que l’utilisation de formats ludiques, culturels, créatifs ou artistiques était intéressante pour débloquer les récits des jeunes migrants et de les aider à surmonter leurs logiques réticences à se dévoiler. Le théâtre, la photographie, le dessin, la radio, la musique et bien sûr le récit littéraire constituent des formes de transmission de l’expérience migratoire qui nous semblent plus adaptées et pertinentes en octroyant aux protagonistes une forme de contrôle sur ce qu’ils souhaitent transmettre de leur vécu.

Donc, au-delà de leur qualité littéraire, les récits de la collection « Ces récits qui viennent » s’inscrivent dans une dynamique de production de savoirs présentant un intérêt scientifique indéniable.