La Douka, c’est une cantine participative et un traiteur inclusif qui valorise la diversité culturelle. Créée en août 2021 par Shirley Petit-Duport. elle propose un espace d’expression et de création culinaires aux personnes migrantes, d’origine étrangère ou ultra-marine, afin de faire découvrir leurs savoir-faire et leurs cultures.
Mélano, Muna, Nicolas, Nour et Ferima ont participé à l’atelier encadré par Shirley et Daniel. Nous avons travaillé sur un dessin collectif autour du thème de la cuisine et des saveurs de leurs origines. Ensuite ils et elles ont exprimé ce que le projet de la Douka les apporte dans leur nouvelle vie en France. Leurs paroles sont un hommage à ce projet qui favorise la rencontre des cultures, la mixité et le vivre ensemble.
Poster la Douka complet
Ferima (Côte d’Ivoire) : “La Douka m’a aidé, ça m’a appris beaucoup de choses. Ça m’a donné du courage parce que le début de ma vie en France était difficile, quand j’ai commencé à travailler à La Douka j’ai retrouvé le sourire. Depuis 3 ans que j’avais quitté le pays, ça me manquait la nourriture de chez moi et ici à La Douka j’ai retrouvé les saveurs que j’aime. J’ai fait beaucoup de découvertes: d’autres gens, d’autres cultures, d’autres repas. Je serai toujours heureuse de revenir à La Douka !”
Nicolas (République centrafricaine) : “La Douka est un endroit où je rencontre des gens de toutes les nationalités, toutes les races, toutes les ethnies. Quand je viens ici j’oublie tous les problèmes au quotidien. J’aime aussi la cuisine et ici je peux apprendre à cuisiner. Pour l’avenir j’aimerais être autonome, ne pas dépendre des autres, mais pour ça j’ai besoin d’avoir les papiers”.
Mélano (Géorgie) : “Bonjour les amis. J’aime chaque jour où je viens ici. Tout le monde est positif. Je suis heureuse d’avoir rencontré Shirley. Quand je viens ici j’oublie toutes les difficultés que j’ai vécu au pays. je ne me lasse pas de cuisiner des plats géorgiens. J’aime de tout mon coeur La Douka et les bénévoles”.
Muna (citoyenne du monde) : J’aime La Douka parce que c’est l’endroit où je ne me sens pas différente et aussi parce que c’est l’endroit idéal pour découvrir les autres cultures à travers de nouveaux plats et de nouvelles personnes. Nous cuisinons ensemble malgré la différence de langues, mais à la Douka on se comprendra.
Marie Cosnay et Daniel Senovilla Hernández ont le plaisir de partager le livre d’Alhouseine Diallo “À moi, vivant invisible”, illustré par Patrick Bonjour, et publié avec le soutien du laboratoire Migrinter et de l’Observatoire de la Migration de Mineurs.
Près de sept ans après son arrivée en Europe, Alhouseine Diallo continue de lutter pour reconstruire une vie digne. Avec un style direct mais aussi une grande précision dans les détails, son écriture est particulièrement révélatrice de la souffrance et de l’exclusion générées par l’application des normes européennes de gestion des migrations contemporaines.
S’agissant d’un livre en libre accès, l’auteur ne perçoit pas de droits d’auteur. Nous invitons donc les lecteurs à faire un don pour le soutenir. Le montant total (hormis la commission de la plateforme) sera collecté par l’auteur.
Marie Cosnay y Daniel Senovilla Hernández tienen el placer de compartir el libro de Alhouseine Diallo “Yo, persona invisible”, editado gracias al apoyo financiero del Observatorio de la Migración de Menores y del centro de investigación Migrinter (CNRS- Universidad de Poitiers).
Después de casi 7 años desde su llegada a Europa, Alhouseine Diallo continúa luchando para poder reconstruir una vida digna. Con un estilo crudo pero al mismo tiempo con gran precisión de detalles, su escritura es particularmente reveladora del sufrimiento y exclusión que genera la aplicación de las normas europeas de gestión de las migraciones contemporáneas.
Al tratarse de un libro en acceso libre, el autor no percibe derechos. Nos permitimos por tanto sugerir a los lectores y lectoras que lo deseen de realizar un donativo para apoyar su creación. El importe íntegro (aparte de la comisión de la plataforma) será percibido por el autor.
L’OMM a été invité par France24 à la discussion qui a suivi la projection du film “Les Maudits”, réalisé par Yassin Ciyow, et qui décrit le rejet qui doivent endurer des migrants retournés en Côté d’Ivoire suite à l’échec de leur aventure migratoire.
Présentation du film: Des dizaines de milliers de personnes, qualifiées de “retournés” par l’OIM et de “maudits” par la société ivoirienne, errent dans les rues d’Abidjan et d’autres grandes villes de la Côte d’Ivoire. Ayant fui leur pays dans l’espoir d’une vie meilleure en Europe, ces anciens migrants sont désormais confrontés à la réalité brutale de leur retour, marquée par la honte, l’échec et la détresse financière. Yassin Ciyow et Guillaume Collanges sont allés à leur rencontre.
Lors de la discussion, nous avons pu évoquer les résultats de notre travail dans le cadre du projet Messages sur l’Expérience Migratoire- MEM que nous menons en collaboration avec Denis Mvogo et l’association Across the World basé à Abidjan et dans lequel ont participé Syriane Guérineau et Berenger Tabayard Guei, diplômés du Master Migrations Internationales de l’Université de Poitiers.
La Casa Betania est un projet de la Fondation La Merced Migraciones qui accueille un groupe de jeunes demandeurs de protection internationale de différentes nationalités. Invités par Michel Bustillo et Sara García, nous avons eu l’occasion de passer deux jours de cohabitation et d’échange avec les jeunes dans cet espace qui constitue un modèle d’accueil respectueux et digne où ils se sentent chez eux. Lors d’une première session de discussion collective, nous avons abordé différents sujets qui les préoccupent : la demande de protection internationale, l’accès au travail, la sortie du centre, le logement, les critères de régularisation, la santé mentale, la religion, le sport, la nécessité d’être patient, l’importance d’avoir des amis, comment s’intégrer dans la société, etc.
Dans une deuxième session organisée avec l’aide d’Angie, Humberto et Natalia, nous avons proposé un premier temps de dessin collectif au format et contenu libres et un temps d’expression écrite autour de deux thèmes : d’une part, quels sont les aspects positifs de leur nouvelle vie en Europe ; d’autre part, quels sont les autres aspects moins positifs qu’ils aimeraient pouvoir changer ?
Les résultats sont détaillés ci-dessous. Un grand merci aux jeunes et aux bénévoles pour cette belle réalisation collective.
POSTER COLIBRI
De gauche à droite et de haut en bas : Dessins de Luis Carlos, Angie, Mohammed, Bananding, Natalia et Humberto.
POSTER MERLE
De gauche à droite et de haut en bas : Dessins dede Macan, Omar, Marian, Mohammed, Natalia, Daniel, Adi, Mouhamed
“Ce que j’aime en Europe, c’est la qualité de vie et les possibilités offertes aux gens de s’épanouir sur le plan interne. Ce que je n’aime pas, c’est que je constate une certaine inconscience dans les actions de base de la société” (Luis Carlos, Colombie).
“Je me sens calme et confiant -> positif. Je reste sans travail et sans papiers pour moi en Espagne. Je suis confiant dans mes efforts, j’ouvre des portes que je ne vois pas encore” (Mohammed, Sénégal).
“J’aime les protections. Et l’aide pour savoir comment parler les langues. Et les formations. Le plus important, ce sont les papiers. Les gens qui sont refusés. Comment vont-ils améliorer leur situation?” (Bananding, Sénégal).
“Ici, en Espagne, sans papiers, on ne peut pas signer de contrat de travail, et je n’aime pas ça. Ici, on vit comme on veut, il y a la paix et la tranquillité. Il y a de bonnes choses, c’est pour ça que j’aime bien” (Macan, Mali).
“Je m’appelle Omar Camara. Depuis que je suis arrivé en Europe, et plus particulièrement en Espagne, ma vie a beaucoup changé. J’ai vu et compris beaucoup de choses. La vie en Europe et en Afrique n’est pas la même, parce que si tu n’as pas de papiers, tu ne peux pas travailler” (Omar, Guinée).
“Il y a plus d’opportunités. Le niveau de vie est plus élevé. Bonnes infrastructures. Il y a des gens froids et moins amicaux” (Marian, Roumanie)
“Il y a beaucoup d’opportunités de travail ici. En même temps, quand il n’y a pas de papiers, pas de bons emplois” (Mohammed, Maroc).
“La sécurité. Être bien. Changer le fait de ne pas avoir d’emploi, de pouvoir travailler” (Adi, Sénégal)
“Cette déclaration s’adresse à tous les migrants qui ont dû quitter nos pays à la recherche d’un avenir meilleur. Résistez. C’est ce qu’il vous reste. Du courage. Beaucoup de force. Ma famille qui est loin. Je veux juste leur dire qu’ils sont mon tout et ma force. Vous ne savez pas à quel point vous me manquez. Vivre loin n’est pas facile mais je sais que je réalise mes rêves. Chaque jour qui passe, j’ai hâte de vous voir tous. J’ai hâte de vous serrer dans mes bras. Je vous aime” (Mouhamed, Sénégal).
Lors de nos travaux d’enquête dans le cadre du projet Migration Positive (2020-2022), portant sur les aspects constructifs et bénéfiques de l’expérience migratoire, un ample nombre des jeunes migrants consultés nous ont pourtant exprimé leur souhait de transmettre un message préventif (voir clairement dissuasif) à leurs camarades restés aux pays, notamment en raison des dangers liés à la route migratoire et à l’incertitude et précarité de leur situation une fois en Europe, surtout au niveau administratif. À cet égard, Stephen Ngatcheu, jeune camerounais, nous a dit : « Je ne conseillerais pas à quelqu’un qui vit au pays de prendre le même trajet que moi parce que quelque part c’est participer à un crime moral (…) En quelque sort, quitter son pays c’est accepter de mourir ».
Ce type de message de mise en garde par rapport à l’expérience migratoire, majoritaire entre nous interlocuteurs, contraste avec l’image de réussite véhiculée par des nombreux migrants, principalement via les réseaux sociaux, et qui contribue à alimenter les imaginaires sur le mythe de la vie en Europe auprès des proches restés au pays (Fouquet, 2007 ; Kirmi, 2008 ; Lacroix, 2010 ; Saltzbruun et al., 2017, Fernier et Senovilla, 2021).
En parallèle, dans nos expériences préalables de recherche auprès des mineurs et jeunes non accompagnés en situation de migration dans différents contextes européens, nous avons constaté l’importance d’apporter des informations appropriées sur leur situation, notamment en termes de statut migratoire, afin de leur donner la possibilité de comprendre et d’exprimer leur point de vue de manière indépendante sur toutes les décisions les concernant. Comme l’indique un récent rapport du Conseil de l’Europe[1], les mineurs migrants déclarent recevoir de la part des passeurs la plupart des informations pendant leur voyage migratoire. Ce besoin d’information que nous avions étudié notamment lors du projet ADIMENA[2], reste logiquement nécessaire pour les adolescents et jeunes basés aux principaux pays d’origine de la migration vers l’Europe, fortement impactés par les imaginaires de départ dominants dans ces contextes.
L’article 12 de la Convention Internationale des Nations Unies relative aux droits de l’enfant (CIDE) établit le droit de tout enfant d’exprimer librement son opinion sur toutes les questions qui le concernent. Ces opinions doivent être dûment prises en compte en fonction de l’âge et de la maturité de l’enfant. L’article 12 ouvre donc un droit à la participation des enfants validant leur considération comme sujets actifs de droit. Les mineurs n’ont pas le droit de décider mais il ont le droit à participer activement à la prise de décisions. Or, pour pouvoir participer, il faut apporter les informations nécessaires sur les différentes situations, circonstances, solutions, options possibles et sur leurs conséquences. Le Comité de Droits de l’Enfant des Nations Unies a insisté à plusieurs reprises sur l’importance de ces postulats et sur le fait que le droit à l’information est intrinsèquement lié au droit à la participation[3].
Au croisement de ces deux expériences préalables de recherche (Migration Positive et ADIMENA), le projet MEM constitue une collaboration entre l’Observatoire de la Migration de Mineurs du laboratoire MIGRINTER (UMR 7301- CNRS- Université de Poitiers) et l’association Accross the World, basée à Abidjan.
Notre but principal est d’établir une dynamique de dialogue et de communication entre mineurs et jeunes migrants présents en Europe et leurs camarades au pays, initialement dans le contexte de l’Afrique de l’Ouest et en particulier de la Côte d’Ivoire, mais avec une volonté de diffuser nos résultats et productions de valorisation dans un contexte plus ample. L’objectif subjacent de cette dynamique est de produire une connaissance qui nous permette d’élaborer des supports d’information le plus objectivés possible. Ces supports d’information porteront sur les différents enjeux liés à l’expérience migratoire, notamment sur les conditions du voyage et la situation aux frontières ainsi que tous les aspects juridiques, administratifs et sociaux associés à la vie en Europe d’intérêt pour les personnes primo-arrivantes. Au-delà, les travaux d’enquête que nous allons mener dans le contexte africain nous permettront aussi de produire des éléments de compréhension sur les perceptions des jeunesses africaines autour de la migration vers l’Europe en lien avec la décision (ou non) de partir.
Il est important de signaler que notre position d’enquête se situera dans une optique de neutralité sans prétendre ni dissuader ni promouvoir la migration. Or, notre volonté de relayer de façon pure la parole des jeunes que nous rencontrons et qui s’impliquent dans nos activités participatives de recherche supposera éventuellement une subjectivité liée à leur propre perception de la réalité qu’ils vivent. Nous respecterons cette subjectivité comme ça a été le cas lors de la première production dans le cadre de ce projet MEM, la chanson ‘Y a du bon, y a du mauvais’ dont le clip et paroles sont disponibles sur la chaîne Youtube Migration Positive :
En termes d’autres livrables, notre objectif principal est d’élaborer une vidéo d’animation d’entre 5 et 10 minutes à but informatif portant sur trois questions principales déclinées de la façon suivante : (1) Avant partir (questions à se poser avant départ, ce qu’il faudrait savoir, rôle des familles, des amis, des proches déjà en Europe, etc.) ; (2) Le voyage (routes, temps, budget, lieux dangereux, violences, frontières) ; (3) Arriver en Europe (des nouvelles frontières, où s’établir, documents, travail, réussir).
La date estimée pour la diffusion de cette vidéo est le premier semestre de 2024.
Références
Fernier, L., Senovilla, D. (2021), Migration Positive, aspects positifs de l’expérience migratoire, Ouvrage illustré par Maxime Jeune, Observatoire de la Migration de Mineurs & Migrinter, 37 pages.
Fouquet T. (2007), Imaginaires migratoires et expériences multiples de l’altérité : une dialectique actuelle du proche et du lointain, in Autrepart, (41), 83-98.
Kirmi B. (2008), Pourquoi quitter son pays ? Le mythe de l’Europe., in Barataria. Revista Castellano-Manchega de Ciencias Sociales, (9), pp. 17-224.
Lacroix T. (2010), L’imaginaire migratoire : jeunes marocains de France, in Lorcerie, F. (Ed.), Pratiquer les frontières : Jeunes migrants et descendants de migrants dans l’espace franco-maghrébin, CNRS éditions.
Salzbrunn M., Mastrangelo S., Souiah F. (2017), Migrations non-documentées et imaginaires sur Internet : Le cas des harraga tunisiens, in Visions croisées autour des frontières européennes : mobilités, sécurité et frontières, Éditions de l’Université de Galatasaray, pp.91-113.
[1] CONSEIL DE L’EUROPE (2018), Des informations adaptées aux enfants en situation de migration, Rapport de conférence, Strasbourg, 29-30 novembre 2017, 11 p.
[3] Observations Générales 6 (2005), 12 (2009), 14 (2013) puis les Observation conjointes avec le Comité des Droits des Travailleurs Migrants 3 (2017) et 4 (2019).
MI VIDA est l’histoire d’une petite fille, Soiyarta qui a grandi sur l’île d’Anjouan au cœur de l’archipel des Comores. Une enfance heureuse dans son village, entourée de toute sa famille et une vie rythmée par des traditions et rites ancestraux. Scolarisée jusqu’en CP2, sa vie et celle de sa famille sont brutalement bouleversées par une maladie qui la conduit à Mayotte pour y être suivie médicalement. Soiyarta, toujours souriante grâce à la force de son enfance et au soutien de ses parents, entame alors son plus grand combat. Avancer, se battre pour vivre comme une jeune fille de son âge. Aujourd’hui c’est en chaise roulante qu’elle sillonne l’île de Mayotte avec son papa. Par son récit d’une force contagieuse, elle nous pousse à réfléchir sur les maux de nos vies.
Publié en 2022 dans le cadre du projet Migration Positive par l’Observatoire de la Migration de Mineurs du laboratoire Migrinter (UMR 7301- CNRS- Université de Poitiers) avec le soutien financier du programme CPER INSECT piloté par la MSHS de Poitiers, Mi Vida- Mon Combat est le première livre de l’auteure comorienne, Soiyarta Attoumani.
Une vidéo de présentation du parcours de Soiyarta et de son livre est disponible sur notre chaïne Youtube Migration Positive : https://youtu.be/5dNDK_Mc7oc
Nous avons le plaisir de vous partager la vidéo du son ‘Y a du bon, y a du mauvais’, produit dans le cadre du projet MEM, Messages sur l’Expérience Migratoire, une collaboration entre Migrinter-OMM, la Maison des Trois Quartiers- pôle REMIV et l’association Accross the World basée à Adbijan. Le projet a été initialement soutenu par le programme CPER INSECT porté par la Maison de Sciences de l’Homme et de la Société de Poitiers.
Le texte de la chanson est issu d’une série d’ateliers d’écriture organisés auprès de jeunes migrants à Poitiers par Syriane Guérineau et Berenger Guei, étudiants du Master Migrations Internationales de l’Université de Poitiers sous la coordination de Daniel Senovilla. D’autres jeunes migrants de notre réseau basés sur d’autres territoires ont contribué aussi avec différentes paroles et idées à ce projet collectif.
La mise en musique du texte, avec quelques adaptations, a été réalisé par l’association Young Revolution 86, crée aussi par un groupe de jeunes migrants basés à Poitiers.
Les paroles représentent donc les voix et opinions des jeunes migrants qui ont souhaité librement participer à ce projet. Dans aucun cas, les porteurs du projet ne se positionnent pas sur les messages et contenus transmis dans ce texte
Les voix principales sont de Joseph Mangangu (chant) et Noir Coeur (slam). Les voix secondaires sont de Syriane Guérineau et Lucia Senovilla–Lesrel
La conception, édition et mastering ont été assurés par Alpha.
Bonne écoute à vous !
Y A DU BON, Y A DU MAUVAIS
Production musicale : Alpha Records- Young Revolution 86
Chant : Joseph Mangungu
Slam : Noir Cœur
Chores- Syriane Guerineau et Lucia Senovilla—Lesrel
Projet MEM- Messages sur l’Expérience Migratoire
Projet coordonné par l’Observatoire de la Migration de Mineurs (UMR Migrinter)
en collaboration avec la Maison des Trois Quartiers de Poitiers (Pôle REMIV)
et Dennis Kamerun – Association Across the World (Abidjan)
Sur le bruit des balles tu es parti de ton pays
Sur le coup de la famine, ta famille tu l’as quitté
Avec un avenir sombre et incertain chez toi, personne ne veut rester
Dans un pays dictatorial où il n’y a aucune opportunité
Parfois les seules solutions sont de fuir
Ou encore rester et subir
Ou bien risquer et survivre
Même si je ne l’encourage pas,
Je sais qu’il est très difficile de faire ce choix
De risquer sa vie en prenant cette voie
De partir en laissant ceux que l’on aime sans voix
Toute la famille compte sur toi, mais personne n’est sûre de ton arrivée
D’une vie meilleure que tu as toujours rêvé
Je te parle, tu ne m’écoutes pas
Je raconte mais tu ne me crois pas
Tu veux croire en ma réussite
Mais regarde au-delà du mythe
Y a du bon, Y a du mauvais
Mauvais
C’est toujours mieux de rester positif chez nous
Travailler dur pour avoir plus de pain sur la table
Malgré les conditions parfois insupportables
Au lieu de parcourir des milliers de kilomètres
Entre souffrance et peine
Entre regret et désespoir
Il vaut mieux rester chez soi et se battre
Car la vie c’est la patiente
En Afrique comme en Europe
A ceux qui sont encore en Afrique et rêvent de prendre le désert
Ou encore la Méditerranée pour joindre l’Europe
Sachez que c’est un parcours très risqué
C’est un chemin terrifiant et horrible
Ceci n’est pas pour vous décourager
Plutôt un conseil de frère pour vous sensibiliser
Je ne veux pas que vous vous retrouviez dans la même situation que moi
Ou encore celle de beaucoup d’autres frères migrants
A ceux qui veulent venir pour des études ou encore des vacances
C’est bien de penser à retourner
Car notre continent a besoin de ses enfants
Pour son évolution et son développement
Je te parle, tu ne m’écoutes pas
Je raconte mais tu ne me crois pas
Tu veux croire en ma réussite
Mais regarde au-delà du mythe
Y a du bon, Y a du mauvais
Mauvais
Oui Joseph, y a du bon et du mauvais
Si tu savais, ici j’ai passé des nuits dans la rue à dormir sur le pavé
Tout comme moi beaucoup sont victimes du racisme et de discrimination
Vivre sans réelle destination, sans-papiers ta vie est toujours en dégradation
Eviter la police pour être loin des expulsions
Bien qu’il y ait des associations qui aident
Mais pour tes attentes leur aide n’aide pas suffisamment
On veut tous réussir
Malheureusement chacun vit individuellement
Tu rencontreras des personnes sociables, gentilles et aimables
Mais aussi des personnes dont de ta situation elles seront insensibles
Sache que pour que ta vie change
Tu resteras le seul responsable
Je te parle, tu ne m’écoutes pas
Je raconte mais tu ne me crois pas
Tu veux croire en ma réussite
Mais regarde au-delà du mythe
Y a du bon, Y a du mauvais
Mauvais
Alpha Records- Migrinter-OMM, 2022
(*) Les paroles de cette chanson sont issues des plusieurs ateliers d’écriture organisés auprès de jeunes migrants à Poitiers en 2022 par Syriane Guérineau, Berenger Guei et Daniel Senovilla. Le texte a été ensuite adapté par l’association Alpha Records afin de la production musicale.
Les paroles représentent donc les voix et opinions des jeunes migrants qui ont souhaité librement participer à ce projet. Les porteurs du projet ne se positionnent pas sur les messages et contenus transmis dans ce texte.
En collaboration avec le dessinateur Maxime Jeune, cet ouvrage présente les principaux résultats du projet Migration Positive pour la période 2020-2021. Vous découvrirez la genèse de nos questionnements, notre façon de les explorer par une méthodologie en contact et avec l’implication des jeunes migrants, les riches rencontres que ce projet a engendrées, et un début d’analyse sur les aspects positifs de l’expérience migratoire sur différents territoires.
Le texte écrit par Louis Fernier et Daniel Senovilla est par la suite illustré par les dessins et dialogues de Maxime Jeune qui réinterprète avec humour et justesse les réalités que nous avons rencontrées sur le terrain.
Avec l’objectif de s’adresser à un public ample et varié rassemblant des personnes universitaires et professionnelles intéressées par les questions migratoires, l’ouvrage “Migration Positive” cherche à sensibiliser aussi le grand public en lui proposant une autre image – loin des conflits, controverses et réalités biaisées – sur les apports positifs de la présence de personnes migrantes au sein de nos sociétés.
L’ouvrage est téléchargeable sur les liens suivants :